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Dans le chapitre précédent, par de simples considérations géométriques, nous sommes parvenus à écrire la forme de la métrique solution de l’équation d’Einstein pour un Univers homogène et isotrope. D’un tenseur inconnu à 10 composantes (car la métrique est un tenseur symétrique), par des arguments de symétrie nous avons abouti à la métrique FLRW qui ne contient qu’une seule fonction inconnue du temps a(t)a(t). Pour maintenant décrire la dynamique de l’Univers, et non plus sa géométrie, il faut résoudre l’équation d’Einstein afin de comprendre comment le contenu en matière et en énergie agit sur l’expansion l’Univers via le facteur d’échelle a(t)a(t).

1Le tenseur énergie-impulsion

Le tenseur énergie-impulsion représente les flux de quadri-impulsions p^\mu et la densité d’énergie \epsilon dans un volume local d’espace-temps. Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0.

Le tenseur énergie-impulsion représente les flux de quadri-impulsions pμp^\mu et la densité d’énergie ε dans un volume local d’espace-temps. Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T      ;μμν=0T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0.

Le tenseur énergie-impulsion TμνT^{\mu\nu} de l’équation d’Einstein décrit la densité d’énergie et les flux de quantités de mouvements en mécanique relativiste. C’est un tenseur d’ordre 2, construit à partir du vecteur 4-impulsion, qui prend la forme suivante :

Tμν=(T00=energy densityT01=energy/c flux through x1T02=energy/c flux through x2T03=energy/c flux through x3T10=c×density of p1T11=flux of p1 through x1T12=flux of p1 through x2T13=flux of p1 through x3T20=c×density of p2T21=flux of p2 through x1T22=flux of p2 through x2T31=flux of p2 through x3T30=c×density of p3T31=flux of p3 through x1T32=flux of p3 through x2T33=flux of p3 through x3)T^{\mu\nu}=\begin{pmatrix} T^{00}= \text{energy density}\,\,\,\, & T^{01}=\text{energy/c flux through }x_1\,\,\,\,\, & T^{02}=\text{energy/c flux through }x_2\,\,\,\,\, & T^{03}=\text{energy/c flux through }x_3 \\ T^{10}=c\times \text{density of }p_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{11}= \text{flux of }p_1\text{ through }x_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{12}= \text{flux of }p_1\text{ through }x_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{13}= \text{flux of }p_1\text{ through }x_3 \\ T^{20}=c\times\text{density of }p_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{21}= \text{flux of }p_2\text{ through }x_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{22}= \text{flux of }p_2\text{ through }x_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{31}= \text{flux of }p_2\text{ through }x_3 \\ T^{30}= c\times\text{density of }p_3\,\,\,\,\,\,\, & T^{31}= \text{flux of }p_3\text{ through }x_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{32}= \text{flux of }p_3\text{ through }x_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{33}= \text{flux of }p_3\text{ through }x_3 \end{pmatrix}

Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T      ;μμν=0T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0, C’est un jeu de quatre équations qui représentent l’équation de conservation locale de l’énergie et de l’impulsion.

Quelques remarques sur les composantes de ce tenseur :

  • T00T^{00} est la densité d’énergie ε locale, généralement c’est la composante dominante du tenseur énergie-impulsion;
  • TiiT^{ii} représentent les flux de quantité de mouvement à travers une surface donc la pression cinétique PP exercée par le système physique dans la direction ei\vec e_i;
  • Tij, ijT^{ij},\ i \neq j représentent les flux d’impulsions latéralement aux déplacements, donc des phénomènes de viscosité ou de cisaillement.

Or dans notre hypothèse d’Univers de symétrie maximale, rappelons tout d’abord qu’on peut définir un temps cosmique, universel, en utilisant l’évolution physique de l’Univers comme une horloge (densité de matière, température du CMB...). Les hypersurfaces de l’espace-temps paramétrées par ce temps universel sont alors elles-mêmes des sous-espaces de symétrie maximale. Les tenseurs T\mathcal{T} représentants des observables cosmologiques de tels sous-espaces de symétrie maximale doivent alors être de forme invariante c’est-à-dire qu’ils restent les mêmes fonctions des coordonnées spatiales à une date tt quelque soit le choix du système de coordonnées choisi : si on passe d’un système xρx^\rho à xρx'^\rho, on doit avoir Tμν(xρ)=Tμν(xρ)\mathcal{T}'_{\mu\nu\ldots}(x'^\rho) = \mathcal{T}_{\mu\nu\ldots}(x'^\rho). Intuitivement, si T\mathcal{T} est le tenseur énergie-impulsion cela revient entre autre à demander que la densité d’énergie soit identique en tout point pour tout choix de système de coordonnées Weinberg, 1972[p. 409]. On peut démontrer alors une propriété importante concernant la forme que doivent prendre les tenseurs de ces sous-espaces Weinberg, 1972[p. 392].

Par conséquent, mathématiquement on peut introduire ϵ(t)\epsilon(t) et P(t)P(t) deux fonctions du temps telles que le tenseur énergie-impulsion se simplifie en :

T00=ϵ(t)(scalaire)Ti0=T0i=0(vecteur)Tij=P(t)γij(tenseur d’ordre 2)\begin{align} T^{00} & = \epsilon(t) &\quad \text{(scalaire)} \\ T^{i0} & = T^{0i} = 0 & \quad \text{(vecteur)} \\ T^{ij} & = P(t) \gamma^{ij}& \quad \text{(tenseur d'ordre 2)} \end{align}

De manière plus élégante, on peut introduire le quadri-vecteur UμU^\mu défini par :

U0=1,Ui=0U^0 = 1, \quad U^i = 0

et obtenir une écriture compacte pour le tenseur énergie-impulsion d’un Univers homogène et isotrope :

Tμν=(ϵ+P)UμUν+PgμνT^{\mu\nu} = (\epsilon + P) U^\mu U^\nu + P g^{\mu\nu}

En utilisant la métrique FLRW, solution d’un univers homogène et isotrope également, le tenseur énergie-impulsion s’écrit :

Tμν=(ϵ+P)UμUν+Pgμν=(ϵg000000Pg110000Pg220000Pg33)T^{\mu\nu} = (\epsilon + P) U^\mu U^\nu + P g^{\mu\nu} = \begin{pmatrix} -\epsilon g^{00} & 0 & 0 & 0 \\ 0 & P g^{11} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & P g^{22} & 0 \\ 0 & 0 & 0 & P g^{33} \\ \end{pmatrix}

Dans une base cartésienne et un espace plat, le tenseur énergie-impulsion prend la forme simple :

Tμν=(ϵ0000P/a2(t)0000P/a2(t)0000P/a2(t)).T^{\mu\nu} = \begin{pmatrix} \epsilon & 0 & 0 & 0 \\ 0 & P/a^2(t) & 0 & 0 \\ 0 & 0 & P/a^2(t) & 0 \\ 0 & 0 & 0 & P/a^2(t) \\ \end{pmatrix}.

Comment interpréter ces considérations mathématiques ? Tout d’abord, si on compare l’équation (14) avec (1) alors on identifie ε à la densité d’énergie et PP à la pression cinétique (flux de quantité de mouvement à travers une surface)[1]. Ensuite, le tenseur énergie-impulsion TμνT^{\mu\nu} s’identifie à celui d’un perfect fluid. Cela signifie que dans un Univers homogène et isotrope la matière peut être décrite comme un milieu continu, dont l’évolution peut être décrite sans prendre en compte des effets de viscosité et de conduction thermique. L’évolution thermodynamique de l’Univers est donc adiabatique. Enfin, UμU^\mu s’identifie alors à la quadri-vitesse comoving du fluide, donc le fait que Ui=0U^i = 0 montre que le système physique étudié est au repos dans les coordonnées comovings, comme attendu.

2Les équations de Friedmann

Résoudre l’équation d’Einstein (42) consiste à en trouver une métrique solution, compte tenu de la répartition en matière et énergie codée dans TμνT^{\mu\nu}. Supposer les principes d’homogénéité et d’isotropie pour ce tenseur, impose que la métrique est la métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker (FLRW), utilisant le jeu de coordonnées comovings sphériques usuel (ct,σ,θ,ϕ)(ct, \sigma, \theta, \phi):

gμν=(10000a2(t)1kσ20000a2(t)σ20000a2(t)σ2sin2θ),\begin{aligned} \displaystyle g_{\mu\nu} = \begin{pmatrix} -1 & 0 & 0 & 0 \\ 0 & \dfrac{a^2(t)}{1-k\sigma^2} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & a^2(t)\sigma^2 & 0 \\ 0 & 0 & 0 & a^2(t) \sigma^2 \sin^2 \theta \\ \end{pmatrix},\end{aligned}

a(t)a(t) est une fonction inconnue. Le paramètre d’échelle a(t)a(t) peut être obtenu en résolvant l’équation d’Einstein connaissant le contenu du tenseur énergie-impulsion de l’Univers TμνT^{\mu\nu} et la valeur de kk. Pour la métrique FLRW, son inverse est simplement:

gμν=(100001kσ2a2(t)00001a2(t)σ200001a2(t)σ2sin2θ).g^{\mu\nu} = \begin{pmatrix} -1 & 0 & 0 & 0 \\ 0 & \dfrac{1-k\sigma^2}{a^2(t)} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & \dfrac{1}{a^2(t)\sigma^2} & 0 \\ 0 & 0 & 0 & \dfrac{1}{a^2(t) \sigma^2 \sin^2 \theta} \\ \end{pmatrix}.

En utilisant la métrique FLRW (22), calculons pour l’exemple la connexion affine suivante à partir de l’équation (20):

Γ 011=12g1μ(0g1μ+1g0μμg01)=12g11(g11ct+σg010) car μ1,g1μ=0=121kσ2a2(2a˙ac(1kσ2)+0)=a˙ca=Hc.\begin{aligned} \Gamma^1_{\ 01} & = \frac{1}{2} g^{1 \mu} \left( \partial_0 g_{1\mu} + \partial_1 g_{0 \mu} - \partial_\mu g_{01} \right) \\ & = \frac{1}{2} g^{1 1} \left(\frac{\partial g_{11}}{c\partial t} + \partial_\sigma g_{01} - 0 \right) \text{ car } \forall \mu \neq 1, g^{1\mu}=0\\ & = \frac{1}{2} \frac{1-k\sigma^2}{a^2} \left( \frac{2 \dot{a} a}{c(1-k\sigma^2)} + 0 \right) \\ & = \frac{\dot a}{ca} = \frac{H}{c}. \end{aligned}

De la même manière, on obtient les autres connexions affines, puis les tenseurs de Riemann et Ricci. Au final, le tenseur d’Einstein est diagonal et vaut:

G00=3(a˙2c2a2+ka2),Gij=2a¨a+a˙2+c2kc2a2gij pour i=j0.\begin{aligned} G_{00} & = - 3 \left( \frac{\dot{a}^2}{c^2 a^2}+ \frac{k}{a^2} \right), \\ G_{ij} & = \frac{2\ddot{a}a + \dot{a}^2 + c^2 k}{c^2 a^2}g_{ij} \text{ pour } i=j\neq 0. \end{aligned}

A partir de l’équation d’Einstein (42) et du tenseur énergie-impulsion (15), on obtient pour la coordonnée 00 et pour les coordonnées spatiales ijij:

GμνΛgμν=8πGTμν/c4{00: 3(a˙2a2+c2ka2)=8πGρ+c2Λij2a¨a+a˙2+c2ka2=8πGc2P+c2Λ\begin{aligned} G_{\mu\nu}-\Lambda g_{\mu\nu} & = -8\pi \GN T_{\mu\nu}/c^4 \\ \Leftrightarrow & \left\lbrace \begin{array}{rl} \text{00: } & \displaystyle{3 \left( \frac{\dot{a}^2}{a^2}+ \frac{c^2 k}{a^2} \right) = 8\pi \GN \rho + c^2 \Lambda} \\ ij\text{: } & \displaystyle{\frac{2\ddot{a}a + \dot{a}^2 + c^2 k}{a^2} = - \frac{8\pi \GN}{c^2 } P + c^2 \Lambda } \end{array} \right.\end{aligned}

Ce sont les deux équations de Friedmann. Les voici maintenant exprimées en fonction du paramètre de Hubble H=a˙/aH=\dot{a}/a :

{00: H2=8πGρ3+c2Λ3c2ka2ij2H˙+3H2=8πGc2P+c2Λc2ka2\left\lbrace \begin{array}{rl} \text{00: } & \displaystyle{H^2 = \frac{8\pi \GN \rho}{3} + \frac{c^2 \Lambda}{3} - \frac{c^2 k}{a^2}}\\ ij\text{: } & \displaystyle{2\dot{H} + 3H^2 = - \frac{8\pi \GN}{c^2 } P + c^2 \Lambda - \frac{c^2 k}{a^2}} \end{array} \right.

La première équation de Friedmann relie explicitement l’évolution du facteur d’échelle a(t)a(t) au contenu énergétique de l’Univers. De plus, en soustrayant ces deux équations et en combinant le résultat avec la dérivée temporelle de la première, on peut obtenir l’équation de conservation de l’énergie que l’on obtiendrait aussi directement en calculant T      ;μμν=0T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0 dans la métrique FLRW :

ϵ˙=3H(ϵ+P)\boxed{\dot{\epsilon} = -3 H( \epsilon + P )}
Solution to Exercise 2
dU=TdSPdV\dd U = T \dd S - P \dd V
U=a3ϵ,V=a3U = a^3 \epsilon, \quad V = a^3
d(a3ϵ)=Pd(a3)+TdS3a˙a2ϵ+a3ϵ˙=3Pa˙a2+TdSdtϵ˙=3a˙a(P+ϵ)+TdSdt\dd(a^3 \epsilon) = - P \dd (a^3) + T \dd S \Rightarrow 3 \dot{a} a^2 \epsilon + a^3 \dot{\epsilon} = - 3 P \dot{a} a^2 + T \frac{\dd S}{\dd t}\Rightarrow \dot{\epsilon} = -3\frac{\dot{a}}{a}(P+\epsilon) +T \frac{\dd S}{\dd t}

Donc

dSdt=0\frac{\dd S}{\dd t} = 0

et l’expansion est isentropique. C’est attendu étant donné que pour un Univers homogène et isotrope le tenseur énergie-impulsion est celui d’un fluide parfait donc sans viscosité ni transfert de chaleur. L’évolution est donc adiabatique (δQ=0\delta Q=0).

3Inventaire cosmologique

Le tenseur énergie-impulsion inclut la matière non-relativiste et relativiste. La matière relativiste est généralement nommée rayonnement car aujourd’hui le rayonnement de photons du CMB est largement dominant dans cette composante.

Matière

La matière non relativiste n’exerce pas de pression donc

Pm=0,P_m=0,

puis :

ρ˙m=3Hρmρm=ρm0(a0a)3.\dot{\rho}_m = -3 H\rho_m \Rightarrow \rho_m = \rho_m^0 \left(\frac{a_0}{a}\right)^{3}.

Cette dernière relation traduit bien le fait que si une boîte de côté aa contenant une certaine quantité de matière voit la longueur de ses côtés doubler, alors la densité de matière est bien divisée par 23.

Photons et neutrinos

Pour la matière relativiste (photons, neutrinos),

Pr=13ϵr,P_r = \frac{1}{3} \epsilon_r,

donc :

ϵ˙r=4Hϵrϵr=ϵr0(a0a)4.\dot{\epsilon}_r = -4 H\epsilon_r \Rightarrow \epsilon_r = \epsilon_r^0 \left(\frac{a_0}{a}\right)^{4}.

Le raisonnement avec une boîte cubique de côté aa s’applique aussi ici, mais si toutes les longueurs doublent, alors la longueur d’onde du rayonnement aussi donc son énergie est divisée par 2. On retrouve bien une diminution de la densité d’énergie de rayonnement en 24.

Constante cosmologique

Dans les équations de Friedmann (27), il est possible d’interpréter la constante cosmologique Λ et la courbure kk en terme de densités d’énergie au même titre que la densité d’énergie ρ du tenseur énergie-impulsion.

La densité d’énergie associée à la constante cosmologique est parfois appelée densité d’énergie noire, en raison des étranges propriétés associées à cette dernière :

ϵΛ(t)=ρΛc2=c4Λ8πG= constante .\epsilon_\Lambda(t) = \rho_\Lambda c^2 = \frac{c^4 \Lambda}{8\pi \GN} = \text{ constante }.

On voit que la densité d’énergie associée à la constante cosmologique étant constante dans le temps, cette dernière possède un comportement bien singulier : quelque soit la taille de l’Univers, il y a toujours autant d’énergie par unité de volume. Elle n’est donc pas diluée comme toute énergie ordinaire lorsque celui-ci est en expansion. De plus, grâce à la seconde équation de Friedmann, on voit que la pression associée à la constante cosmologique serait :

PΛ=ϵΛ,P_\Lambda = - \epsilon_\Lambda,

soit une pression négative ! Dans la physique ordinaire, un des rares phénomènes où interviennent des pressions négatives est la cavitation (<wiki:Pressure#Negative_pressures). En posant ϵtot=ϵ+ϵΛ\epsilon_{\mathrm{tot}}=\epsilon + \epsilon_\Lambda (et Ptot=P+PΛP_{\mathrm{tot}}=P + P_\Lambda) puis en combinant les deux équations de Friedmann (27) de façon à éliminer le terme de courbure, on obtient :

2H˙+2H2=2a¨a=8πG3(ϵtot+3Ptot).2\dot{H} + 2H^2 = \frac{2\ddot{a}}{a} = -\frac{8\pi \GN}{3}\left( \epsilon _{\mathrm{tot}} + 3P_{\mathrm{tot}}\right).

On constate que l’expansion de l’Univers s’accélère (a¨>0\ddot{a}>0) si Ptot<ϵtot/3P_{\mathrm{tot}}<-\epsilon_{\mathrm{tot}}/3. L’Univers étant constitué essentiellement de matière non relativiste et de rayonnement, la condition précédente devient équivalente à :

a¨>0ϵΛ>ϵr+ϵm/2\ddot{a} > 0 \Leftrightarrow \epsilon_\Lambda > \epsilon_r + \epsilon_m/2

En conclusion, si la constante cosmologique domine le contenu en énergie de l’Univers, alors elle engendre une telle pression négative que ce dernier entre en expansion accélérée.

Courbure

La densité d’énergie associée à l’énergie de courbure s’identifie à :

ϵk(t)=ρk(t)c2=3c4k8πGa2(t).\epsilon_k(t) =\rho_k(t) c^2 = - \frac{3 c^4 k }{8\pi \GN a^2(t)}.

De même, son effet en terme de pression est :

Pk=c4k8πGa2(t).P_k = \frac{c^4 k}{8\pi \GN a^2(t)}.

4Les paramètres cosmologiques

Paramètres d’équation d’état

L’équation d’état ww associée à une composante de l’Univers est définie par le rapport de sa pression et de sa densité d’énergie :

w=P/ϵ\boxed{w=P/\epsilon}
  • La matière froide non relativiste n’exerce pas de pression sur son milieu extérieur d’où Pm=0P_m=0 donc wm=0w_m=0.

  • La matière relativiste exerce quant à elle une pression sur son milieu de valeur Pr=ϵr/3P_r = \epsilon_r / 3 d’où wr=1/3w_r=1/3.

  • Pour la constante cosmologique, on a PΛ=ϵΛP_\Lambda = - \epsilon_\Lambda donc son équation d’état est constante et négative wΛ=1w_\Lambda = -1.

  • La courbure assimilée à un fluide parfait aurait un paramètre d’équation d’état wk=1/3w_k=1/3.

Paramètres de densité d’énergie

On peut définir une densité critique, qui correspondrait à la densité que l’on doit avoir dans un univers homogène et isotrope en expansion de courbure spatiale nulle (cf équation (27)) :

ρc(t)=3H2(t)8πG.\rho_c(t) = \frac{3H^2(t)}{8\pi \GN}.

Il est commode de définir aussi sa valeur actuelle :

ρc0=3H028πG=1.1×1029(H075 km/s/Mpc)2 g/cm36 protons/m3.\rho_{c}^0 = \frac{3H^2_0}{8\pi \GN} = 1.1 \times 10^{-29} \left( \frac{H_0}{75\text{ km/s/Mpc}}\right)^2\text{ g/cm}^3 \approx 6 \text{ protons/m}^3.

H0H_0 est la constante de Hubble.

On définit les paramètres de densité (sans dimension) en normalisant les densités d’énergie par la densité critique, soit :

Ωm(t)=ρm(t)ρc(t),ΩΛ(t)=c2Λ3H2(t),Ωk(t)=c2ka2(t)H2(t)\Omega_m(t) = \frac{\rho_m(t)}{\rho_c(t)},\quad \Omega_\Lambda(t) = \frac{c^2 \Lambda}{3H^2(t)}, \quad \Omega_k(t) = -\frac{c^2 k}{a^2(t)H^2(t)}

Ωm0=ρm0ρc0,ΩΛ0=c2Λ3H02,Ωk0=c2ka02H02.\Omega_m^0 = \frac{\rho_m^0}{\rho_c^0},\quad \Omega_\Lambda^0 = \frac{c^2 \Lambda}{3H^2_0}, \quad \Omega_k^0 = -\frac{c^2 k}{a_0^2 H^2_0}.

La première équation de Friedmann s’écrit alors simplement :

1=Ωm(t)+Ωr(t)+ΩΛ(t)+Ωk(t)1 = \Omega_m(t) + \Omega_r(t) + \Omega_\Lambda(t) + \Omega_k(t)
Hˉ2(t)H2(t)H02=Ωm0(a0a(t))3+Ωr0(a0a(t))4+ΩΛ0+Ωk0(a0a(t))2.\bar H^2 (t) \equiv \frac{H^2(t)}{H_0^2} = \Omega_m^0 \left(\frac{a_0}{a(t)}\right)^{3} + \Omega_r^0 \left(\frac{a_0}{a(t)}\right)^{4} + \Omega_\Lambda^0 + \Omega_k^0 \left(\frac{a_0}{a(t)}\right)^{2}.

Ce modèle d’Univers liant la prédiction de son expansion Hˉ(z)\bar H(z) à son contenu composé d’une constante cosmologique, de matière et de radiation, est appelé modèle ΛCDM (Λ pour la constante cosmologique et CDM pour Cold Dark Matter) dans le cas k=0k=0 (Univers plat). C’est le modèle standard de la cosmologie.

Modélisations de l’énergie noire

Quelle est la véritable nature de l’énergie noire ? Est-ce la manifestation de l’énergie du vide ? Une seconde constante fondamentale de la gravitation ? Ou bien une nouvelle cinquième force ? La manifestation de dimensions spatiales supplémentaires ? Ces questions sur la nature de l’énergie noire n’ont pour le moment pas de réponses, mais depuis la découverte de l’expansion accélérée en 1998 Riess et al., 1998Perlmutter et al., 1999 de nouveaux relevés cosmologiques sont en cours pour mesurer précisément l’équation d’état de l’énergie noire wDEw_{DE} : tant qu’on mesure wDE=wΛ=1w_{DE} = w_\Lambda=-1 alors l’accélération de l’expansion peut s’expliquer avec un unique paramètre qui est la valeur de Λ. Si les mesures s’écartent significativement de -1, alors des modèles plus complexes seront à tester.

C’est pourquoi aujourd’hui, en plus du modèle standard ΛCDM, les cosmologistes testent des modèles empiriques qui cherchent des écarts au modèle standard :

  • Flat wwCDM : modèle d’Univers plat avec comme paramètres libres Ωm0\Omega_m^0, Ωr0\Omega_r^0 et wDEw_{DE};
  • wwCDM : modèle de courbure quelconque avec comme paramètres libres Ωm0\Omega_m^0, Ωr0\Omega_r^0, ΩΛ0\Omega_\Lambda^0 et wDEw_{DE};
  • w0waw_0w_aCDM : modèle où le paramètre d’équation d’état de l’énergie noire est donnée par deux paramètres libres :
    wDE(a)=w0+(1aa0)waw_{DE}(a) = w_0 + \left(1 - \frac{a}{a_0}\right)w_a

L’enjeu majeur pour les relevés cosmologiques actuels et futurs est de mesurer waw_a, afin de mesurer les variations de l’accélération de l’expansion de l’Univers.

5Distances cosmologiques

La cosmologie est une science observationnelles. Il faut inférer les propriétés de l’Univers sans pouvoir se déplacer ou refaire l’expérience du Big Bang, mais à partir de nos observations seulement. Les paramètres cosmologiques sont liés au taux d’expansion de l’Univers H(z)H(z). Donc pour pouvoir les estimer nous devons être capable de mesurer H(z)H(z). Ce taux d’expansion est présent dans les distances propres et comovings définies Sec. {number}, mais celles-ci ne sont pas mesurables. Par contre, avec des télescopes on peut mesurer des flux lumineux et des angles: si on connaît la luminosité de l’objet observé ou sa taille physique on peut en définir sa distance et la lier au taux d’expansion H(z)H(z).

Distance de Hubble

Avec les paramètres cc et H0H_0, il est possible de construire une quantité homogène à une longueur. Cette distance typique en cosmologie est appelée distance de Hubble et vaut :

DH=cH0=3000Mpc/hD_H = \frac{c}{H_0} = 3000\,\text{Mpc/}h

hh est usuellement défini par :

H0=100hkm/s/MpcH_0 = 100\,h\,\text{km/s/Mpc}

Donc pour h=0.7h=0.7, on trouve DH4.3Gpc14GlyD_H \approx 4.3 \,\text{Gpc} \approx 14 \,\text{Gly}. Cette valeur va apparaître pour toutes les distances (non comovings) définies ci-après.

Distance de luminosité

Dans un espace statique et plat, la luminosité apparente d’une source au repos à distance DLD_L serait LE/4πDL2L_E/4\pi D_L^2. On propose donc de définir la distance de luminosité d’une source DL(z)D_L(z) en cosmologie par :

Φ0LE4πDL2(z)\Phi_0 \equiv \frac{L_E}{4 \pi D_L^2(z)}

Considérons une source située en σE\sigma_E, émettant δNE\delta N_E photons de fréquence moyenne νE\nu_E à l’instant tEt_E pendant un temps δtE\delta t_E (se reporter encore à la Figure 6). Sa luminosité est :

LE=hνEδNEδtE.L_E = h\nu_E \frac{\delta N_E }{\delta t_E}.

Alors le flux surfacique reçu par un observateur possédant un télescope d’ouverture AA est :

Φ0=hν0δN0Aδt0.\Phi_0 = h \nu_0\frac{\delta N_0 }{A \delta t_0}.

La surface sur laquelle se répartit, à l’instant t0t_0, le flux émis est:

S=02π0πgdθdϕ=02π0πa2(t0)σ2(t0)sin2θdθdϕ=4πa02σE2.S = \int_0^{2\pi} \int_0^\pi \sqrt{-g} \dd\theta \dd\phi = \int_0^{2\pi} \int_0^\pi a^2(t_0)\sigma^2(t_0)\sin^2\theta \dd\theta \dd\phi = 4 \pi a^2_0 \sigma^2_E.

avec σ(t0)=σE\sigma(t_0)=\sigma_E. Le nombre de photons émis δNE\delta N_E intercepté par la surface collectrice de taille AA est donc :

δN0=δNEA4πa02σE2.\delta N_0 = \delta N_E \frac{A}{4 \pi a^2_0 \sigma^2_E}.

Or à partir de l’équation (41), on a :

νE=ν0a0/a(tE)=ν0(1+z)\nu_E = \nu_0 a_0/a(t_E) = \nu_0 (1+z)

et aussi :

δtE=δt0/(1+z).\delta t_E = \delta t_0/(1+z).

D’où le flux reçu :

Φ0=hν0δN0Aδt0=hν0δNE4πa02σE2δt0=LE4πa02σE2(1+z)2.\Phi_0 = h \nu_0\frac{\delta N_0 }{A \delta t_0 } = h \nu_0 \frac{\delta N_E}{4 \pi a^2_0 \sigma^2_E \delta t_0 } = \frac{L_E}{4 \pi a^2_0 \sigma^2_E(1+z)^2}.

On en déduit l’expression de la distance de luminosité dans un univers courbe et en expansion, fonction des paramètres cosmologiques et le redshift :

DL(z)=a0σE(1+z)=a0(1+z){sinχ(z) si k=+1χ(z) si k=0sh χ(z) si k=1\Rightarrow D_L(z) = a_0 \sigma_E (1+z) = a_0 (1+z) \left\lbrace \begin{array}{cl} \sin \chi(z) & \text{ si } k=+1 \\ \chi(z) & \text{ si } k=0 \\ \text{sh } \chi(z) & \text{ si } k=-1 \end{array} \right.

Le facteur d’échelle aujourd’hui a0a_0 n’est pas accessible via les équations de Friedmann qui ne donnent que le taux d’expansion. En revanche, il s’exprime en fonction des paramètres cosmologiques et H0H_0 :

Ωk0=kc2H02a02a0={cH0Ωk0 if k=+1indeˊtermineˊ mais usuellement valant 1 if k=0cH0Ωk0 if k=1\Omega_k^0 = - \frac{kc^2}{H_0^2 a_0^2} \Rightarrow a_0 = \left\lbrace\begin{array}{l} \displaystyle{\frac{c}{H_0\sqrt{-\Omega_k^0}}} \text{ if } k=+1 \\ \text{indéterminé mais usuellement valant } 1 \text{ if } k=0 \\ \displaystyle{\frac{c}{H_0\sqrt{\Omega_k^0}}} \text{ if } k=-1 \end{array} \right.

Ainsi :

χ(z)={H0Ωk00zdzH(z) if k=+11a00zcdzH(z) if k=0H0Ωk00zdzH(z) if k=1\displaystyle{\chi(z) = \left\lbrace\begin{array}{cl} \displaystyle{H_0\sqrt{-\Omega_k^0}\int_0^z\frac{dz}{H(z)}} & \text{ if } k=+1 \\ \displaystyle{\frac{1}{a_0}\int_0^z\frac{cdz}{H(z)}} & \text{ if } k=0 \\ \displaystyle{H_0\sqrt{\Omega_k^0}\int_0^z\frac{dz}{H(z)} } & \text{ if } k=-1 \end{array} \right.}
DL(z)=(1+z){cH0Ωk0sin[H0Ωk00zdzH(z)] si k=+10zcdzH(z) si k=0cH0Ωk0sh[H0Ωk00zdzH(z)] si k=1.D_L(z) = (1+z) \left\lbrace \begin{array}{cl} \displaystyle \frac{c}{H_0 \sqrt{-\Omega_k^0}} \sin\left[ H_0 \sqrt{-\Omega_k^0} \int_0^z \frac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=+1 \\ \displaystyle \int_0^z \frac{c\dd z}{H(z)} & \text{ si } k=0 \\ \displaystyle \frac{c}{H_0 \sqrt{\Omega_k^0}} \sh\left[ H_0 \sqrt{\Omega_k^0} \int_0^z \frac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=-1 \\ \end{array} \right. .

On a donc obtenu un lien entre une mesure de distance obtenue par la mesure du flux Φ0\Phi_0 d’un astre, et un modèle cosmologique fonction de paramètres à déterminer. La mesure des flux d’objets de luminosité intrinsèque LEL_E connue permet donc d’estimer les paramètres cosmologiques.

Distances angulaires

Distance angulaire d’un objet de taille physique transverse l.

Figure 2:Distance angulaire d’un objet de taille physique transverse ll.

Dernière distance importante en cosmologie, la distance angulaire d’un objet DA(z)D_A(z). Dans un espace statique et plat, l’angle apparent δ d’un objet de taille physique ll au repos à distance DAD_A serait l/DAl/D_A. On propose donc de définir la distance angulaire DA(z)D_A(z) en cosmologie par :

δ=lDA(z)\delta = \frac{l}{D_A(z)}

Comment cette distance se modélise dans la métrique FLRW? Soit un objet de taille transverse physique ll situé en σ=σE,t=tE\sigma=\sigma_E,t=t_E et observé aujourd’hui en σ=0,t=t0\sigma=0,t=t_0.

Dans l’espace physique, l’angle δ est le même que dans l’espace comoving (on passe de l’un à l’autre par une homothétie), mais aussi le même à la réception et à l’émission. L’angle sous lequel est vu l’objet est donc dans tous les cas, et pour toute courbure (voir Figure 8) :

δ=laEσE=l(a0/aE)a0σE=lcσE\delta = \frac{l}{a_E \sigma_E} = \frac{l (a_0/a_E)}{a_0 \sigma_E} = \frac{l_c}{\sigma_E}

avec lc=l/aEl_c = l / a_E la taille comoving de l’objet à l’émission tEt_E. On propose de définir la distance angulaire comoving ou distance transverse comoving simplement par :

dA(z)=lcδ=σE={sinχ(z) si k=+1χ(z) si k=0sinhχ(z) si k=1.d_A(z) = \frac{l_c}{\delta} = \sigma_E = \left\lbrace\begin{array}{cl} \sin \chi(z) & \text{ si } k=+1 \\ \chi(z) & \text{ si } k=0 \\ \sinh \chi(z) & \text{ si } k=-1 \end{array} \right. .

On en déduit aussi l’expression de la distance angulaire dans un univers courbe et en expansion, fonction des paramètres cosmologiques et du redshift :

DA(z)lδ=a(tE)σE=a0σE1+z=a01+zdA(z)=DL(z)(1+z)2\Rightarrow D_A(z) \equiv\frac{l}{\delta} = a(t_E) \sigma_E=\frac{a_0 \sigma_E}{1+z} = \frac{a_0}{1+z}d_A(z)=\frac{D_L(z)}{(1+z)^2}

DA(z)=a01+z{sinχ(z) si k=+1χ(z) si k=0sinhχ(z) si k=1D_A(z) = \frac{a_0}{1+z} \left\lbrace \begin{array}{cl} \sin \chi(z) & \text{ si } k=+1 \\ \chi(z) & \text{ si } k=0 \\ \sinh \chi(z) & \text{ si } k=-1 \end{array} \right.
DA(z)=11+z{cH0Ωk0sin[H0Ωk00zdzH(z)] si k=+10zcdzH(z) si k=0cH0Ωk0sh[H0Ωk00zdzH(z)] si k=1D_A(z) = \frac{1}{1+z} \left\lbrace \begin{array}{cl} \displaystyle \dfrac{c}{H_0 \sqrt{-\Omega_k^0}} \sin\left[ H_0 \sqrt{-\Omega_k^0} \int_0^z \dfrac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=+1 \\ \displaystyle \int_0^z \dfrac{c \dd z}{H(z)} & \text{ si } k=0 \\ \displaystyle \dfrac{c}{H_0 \sqrt{\Omega_k^0}} \sh\left[ H_0 \sqrt{\Omega_k^0} \int_0^z \dfrac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=-1 \\ \end{array} \right.

D’après l’exercice Exercise 2, on voit que l’usage de σ au lieu de χ est bien adapté aux trois types de courbures d’Univers dans ces définitions des distances.

Solution to Exercise 3

Suppose that density of the dark energy as cosmological constant is equal to the present critical density, ρΛ=ρc\rho_\Lambda=\rho_c. What is then the total amount of dark energy inside the Solar System? Compare this number with Mc2M_\odot c^2.

ρc1029g/cm3\rho_c\approx 10^{-29}\,\text{g/cm}^3
R50A.U.R\approx 50\,\text{A.U.}

$$1,\text{A.U.}\approx 1.5\times 1011m;EDESS/c2≃0.2⋅1014 kg;M⊙≃2⋅1030 kg;EDESSM⊙c2≃10−17.

Transform Lambda into a length: Length = sqrt(1/Lambda) = ....

Footnotes
  1. Le choix des notations pour ces fonctions mathématiques n’a pas été fait par hasard...

References
  1. Weinberg, S. (1972). Gravitation and cosmology: principles and applications of the general theory of relativity. http://www.lavoisier.fr/livre/notice.asp?ouvrage=1382255
  2. Riess, A. G., Filippenko, A. V., Challis, P., Clocchiatti, A., Diercks, A., Garnavich, P. M., Gilliland, R. L., Hogan, C. J., Jha, S., Kirshner, R. P., Leibundgut, B., Phillips, M. M., Reiss, D., Schmidt, B. P., Schommer, R. A., Smith, R. C., Spyromilio, J., Stubbs, C., Suntzeff, N. B., & Tonry, J. (1998). Observational Evidence from Supernovae for an Accelerating Universe and a Cosmological Constant. The Astronomical Journal, 116(3), 1009–1038. 10.1086/300499
  3. Perlmutter, S., Aldering, G., Goldhaber, G., Knop, R. A., Nugent, P., Castro, P. G., Deustua, S., Fabbro, S., Goobar, A., Groom, D. E., Hook, I. M., Kim, A. G., Kim, M. Y., Lee, J. C., Nunes, N. J., Pain, R., Pennypacker, C. R., Quimby, R., Lidman, C., … Project, T. S. C. (1999). Measurements of Ω and Λ from 42 High-Redshift Supernovae. The Astrophysical Journal, 517(2), 565–586. 10.1086/307221
  4. Planck Collaboration, Aghanim, N., Akrami, Y., Ashdown, M., Aumont, J., Baccigalupi, C., Ballardini, M., Banday, A. J., Barreiro, R. B., Bartolo, N., Basak, S., Battye, R., Benabed, K., Bernard, J.-P., Bersanelli, M., Bielewicz, P., Bock, J. J., Bond, J. R., Borrill, J., … Zonca, A. (2020). Planck 2018 results - VI. Cosmological parameters. A&A, 641, A6. 10.1051/0004-6361/201833910