Dans le chapitre précédent, par de simples considérations géométriques, nous sommes parvenus à écrire la forme de la métrique solution de l’équation d’Einstein pour un Univers homogène et isotrope. D’un tenseur inconnu à 10 composantes (car la métrique est un tenseur symétrique), par des arguments de symétrie nous avons abouti à la métrique FLRW qui ne contient qu’une seule fonction inconnue du temps a(t). Pour maintenant décrire la dynamique de l’Univers, et non plus sa géométrie, il faut résoudre l’équation d’Einstein afin de comprendre comment le contenu en matière et en énergie agit sur l’expansion de l’Univers via le facteur d’échelle a(t).
Pour un ensemble de N particules, en interaction ou non entre elles ou avec l’extérieur, la densité de quadri-impulsion pμ de cet ensemble est définie par Weinberg, 1972[p. 43]:
où xn(t) et pnμ(t)=(En/c,pn) sont les positions et quadri-impulsions de la particule n à l’instant t. La densité de courant d’impulsion[1] à travers une surface de normale ei est quant à lui :
avec xn0(t)=ct. Dans le référentiel où cet ensemble de particules est au repos, l’énergie d’une particule massive est En=γnm2c2 (avec γn son facteur de Lorentz) et son impulsion est pnc=γnmvnc: on démontre alors que pnμc=En(dxnμ/cdt)[2]. D’où l’écriture du tenseur énergie-impulsion en tant que tenseur symétrique en relativité restreinte :
Le tenseur énergie-impulsion représente les densités de courants de quadri-impulsions pμ et la densité d’énergie ϵ dans un volume local d’espace-temps. Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T;μμν=0.
Le tenseur énergie-impulsion Tμν de l’équation d’Einstein décrit la densité d’énergie et les flux volumiques de quantité de mouvements en mécanique relativiste. C’est un tenseur d’ordre 2, construit à partir du vecteur 4-impulsion, qui prend la forme suivante :
Tμν=⎝⎛T00=energy densityT10=c×density of p1T20=c×density of p2T30=c×density of p3T01=energy/c flux through x1T11=flux of p1 through x1T21=flux of p2 through x1T31=flux of p3 through x1T02=energy/c flux through x2T12=flux of p1 through x2T22=flux of p2 through x2T32=flux of p3 through x2T03=energy/c flux through x3T13=flux of p1 through x3T31=flux of p2 through x3T33=flux of p3 through x3⎠⎞
Quelques remarques sur les composantes de ce tenseur :
T00 est la densité d’énergie ϵ locale, généralement c’est la composante dominante du tenseur énergie-impulsion;
Tii représentent les flux de quantité de mouvement à travers une surface de normale colinéaire donc la pression cinétique P exercée par le système physique dans la direction ei;
Tij,i=j représentent les densités de courant d’impulsion perpendiculairement aux directions des impulsions, donc des phénomènes de viscosité ou de cisaillement.
Plaçons nous dans le référentiel où l’ensemble de particules est en moyenne au repos, et considérons-le comme un fluide. C’est-à-dire qu’on l’étudie à des échelles bien supérieures au libre parcours moyen des particules. Supposons maintenant que ce fluide est parfait (perfect fluid) : il ne possède aucune viscosité et aucune conductivité thermique Weinberg, 1972[p. 48]. Étant donné la définition d’un tenseur énergie-impulsion, dans le référentiel R′ où le fluide parfait est au repos on peut écrire que le tenseur doit prendre la forme :
En effet, si sa viscosité est nulle alors il ne peut y avoir de transfert d’impulsion latéralement à la direction des impulsions (car un écoulement visqueux se caractérise par de la diffusion de quantité de mouvement), donc Tij=0 si i=j. De même, si le fluide n’a aucune conductivité thermique alors il n’y a pas de flux d’énergie donc T′0i=T′i0=0. Sur la diagonale de la partie spatiale du tenseur, on retrouve la pression cinétique (un flux de quantité de mouvement à travers une surface dans le sens de l’impulsion). Les trois termes sont égaux pour un fluide parfait car une anisotropie des pressions supposent des transferts de quantité de mouvements donc de la viscosité (dite de volume Volume viscosity). L’hypothèse de fluide parfait simplifie donc fortement la structure du tenseur énergie-impulsion.
Ensuite, dans un référentiel inertiel quelconque, par exemple un laboratoire où l’on observe ce fluide parfait s’écoulant localement à vitesse v, son tenseur énergie-impulsion se réécrit :
Pour simplifier, ramenons-nous au cas d’un fluide incompressible donc dρ/dt=0 et non relativiste donc P/ρc2∝(v/c)2≪1. Alors la dérivée de l’équation (8) aboutit à :
La conservation du tenseur énergie-impulsion d’un fluide parfait permet de retrouver l’équation de Navier-Stokes sans viscosité et sans forces extérieures, et l’équation de conservation de la matière.
Dans le cas de la Relativité Générale, on utilise la dérivée covariante au lieu de la dérivée partielle. A ce moment-là, les symboles de Christofell qui apparaissent vont traduire les forces gravitationnelles et intertielles, l’équivalent du terme ρg de l’équation de Navier-Stokes habituelle.
On voit que TPFμν est bien un tenseur car il se transforme comme un tenseur par un changement de coordonnées. Toute équation physique qui s’exprime sous la forme de tenseurs en Relativité Restreinte prend exactement la même forme dans un référentiel local d’un espace-temps courbe. Par conséquent, le tenseur énergie-impulsion peut s’écrire dans n’importe quelle métrique et se définit ainsi en Relativité Générale :
Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T;μμν=0, C’est un jeu de quatre équations qui représentent l’équation de conservation locale de l’énergie et de l’impulsion.
Après ce préambule sur la définition du tenseur énergie-impulsion et son expression pour un fluide parfait, recherchons quelle est la forme de ce tenseur pour l’Univers aux grandes échelles, en appliquant le principe cosmologique. Si l’Univers est homogène et isotrope, alors les termes non diagonaux sont nuls car sinon ils sont à l’origine d’anisotropies. Sur la diagonale, les termes spatiaux doivent être égaux pour respecter l’isotropie de l’Univers (même pression cinétique dans toutes les directions). De plus l’homogénéité impose que le tenseur ne dépent pas de la position x mais seulement du temps. Par conséquent, le tenseur énergie-impulsion cosmologique s’écrit :
Avec ces hypothèses, on en déduit que le tenseur énergie-impulsion cosmologique est le même que celui d’un fluide parfait homogène dans son référentiel au repos. Le comportement de la matière dans un Univers homogène et isotrope peut donc se décrire comme celle d’un fluide parfait, c’est-à-dire qu’on ne s’attend à observer aucun phénomène de viscosité ou de flux d’énergie. Cela implique que les transformations de la matière lors de l’évolution cosmologique de l’Univers sont adiabatiques. Le fluide étant au repos, on peut considérer que la quadri-vitesse de la matière aux échelles cosmologiques dans le référentiel d’observateurs comobiles s’écrit U0=1,Ui=0 et on obtient :
En utilisant la métrique FLRW, solution d’un univers homogène et isotrope également, pour un univers plat avec une paramétrisation cartésienne, le tenseur énergie-impulsion prend la forme simple :
Dans notre hypothèse d’Univers de symétrie maximale, rappelons tout d’abord qu’on peut définir un temps cosmique, universel, en utilisant l’évolution physique de l’Univers comme une horloge (densité de matière, température du CMB...). Les hypersurfaces de l’espace-temps paramétrées par ce temps universel sont alors elles-mêmes des sous-espaces de symétrie maximale. Les tenseurs T représentant des observables cosmologiques de tels sous-espaces de symétrie maximale doivent alors être de forme invariante c’est-à-dire qu’ils restent les mêmes fonctions des coordonnées spatiales à une date t quelque soit le choix du système de coordonnées choisi : si on passe d’un système xρ à x′ρ, on doit avoir Tμν…′(x′ρ)=Tμν…(x′ρ). Intuitivement, si T est le tenseur énergie-impulsion cela revient entre autre à demander que la densité d’énergie soit identique en tout point pour tout choix de système de coordonnées Weinberg, 1972[p. 409].
On peut démontrer alors une propriété importante concernant la forme que doivent prendre les tenseurs de ces sous-espaces Weinberg, 1972[p. 392]. Un tenseur de forme invariante dans un espace de symétrie maximale :
est indépendant de la position si c’est un scalaire,
est nul si c’est un vecteur,
est proportionnel au tenseur métrique si c’est un tenseur d’ordre 2.
Démonstration pour un tenseur scalaire Weinberg, 1972[p. 392]
Si Tμν… se transforme comme un tenseur et est de forme invariante, alors :
Comment interpréter ces considérations mathématiques ? Tout d’abord, si on compare ces termes avec (5) alors on identifie ϵ à la densité d’énergie et P à la pression cinétique (flux de quantité de mouvement à travers une surface)[3]. Le tenseur énergie-impulsion Tμν obtenu s’identifie à celui d’un fluide parfait.
Résoudre l’équation d’Einstein (45) consiste à en trouver une métrique solution, compte tenu de la répartition en matière et énergie codée dans Tμν. Supposer les principes d’homogénéité et d’isotropie pour ce tenseur, impose que la métrique est la métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker (FLRW), utilisant le jeu de coordonnées comobiles sphériques usuel (ct,σ,θ,ϕ):
où a(t) est une fonction inconnue. Le paramètre d’échelle a(t) peut être obtenu en résolvant l’équation d’Einstein connaissant le contenu du tenseur énergie-impulsion de l’Univers Tμν et la valeur de k. Pour la métrique FLRW, son inverse est simplement:
De la même manière, on obtient les autres connexions affines, puis les tenseurs de Riemann et Ricci. Au final, le tenseur d’Einstein est diagonal et vaut:
G00Gij=−3(c2a2a˙2+a2k),=c2a22a¨a+a˙2+c2kgij pour i=j=0.
La première équation de Friedmann relie explicitement l’évolution du facteur d’échelle a(t) au contenu énergétique de l’Univers. De plus, en soustrayant ces deux équations et en combinant le résultat avec la dérivée temporelle de la première, on peut obtenir l’équation de conservation de l’énergie que l’on obtiendrait aussi directement en calculant T;μμν=0 dans la métrique FLRW :
et l’expansion est isentropique. C’est attendu étant donné que pour un Univers homogène et isotrope le tenseur énergie-impulsion est celui d’un fluide parfait donc sans viscosité ni transfert de chaleur. L’évolution est donc adiabatique (δQ=0).
Newton, Einstein et la constante cosmologique
Dans certains ouvrages d’introduction à la cosmologie, les équations de Friedmann sont dérivées à partir d’une approche nextonienne, basée sur l’équation de Poisson de la gravitation ou le théorème de Gauss associé, appliqués à une distribution uniforme de matière. Cette approche est intéressante car elle permet de mettre en évidence quels sont les termes supplémentaires apportés par la Relativité Générale. Le premier d’entre eux est le terme de pression, car en gravitation newtonienne l’énergie cinétique des particules “ne pèse pas”. La constante cosmologique, nécessaire pour expliquer l’accélération de l’expansion, est également absente d’une approche newtonienne, mais le terme constant de courbure peut survenir comme une constante d’intégration.
Par dessus tout, il s’avère qu’il n’est pas possible de définir une force de gravitation newtonienne en −er/r2 pour un univers avec une densité de matière uniforme, car l’intégrale de la force subie par une particule test serait infinie, donc donnerait une accélération infinie. Cette impossibilité de décrire un univers homogène avec la gravitation newtonienne a été pointé par l’astronome allemant Hugo von Seeliger (pour une revue des articles originaux Seeliger (1895)Seeliger (1896), voir Norton (1998)).
Ce blocage dans la théorie newtonienne constitue le préambule de l’article fondateur d’Einstein sur la cosmologie Einstein, 1917. Einstein commence par pointer le fait que, pour éviter les divergences de la théorie newtonienne, il faudrait que la matière soit concentrée dans un univers-île entouré par un vide infini. Mais si c’était le cas, d’après la physique statistique, si une quantité finie de matière est confinée dans un puits de potentiel fini avec des vitesses propres, alors nécessairement en un temps infini toute la matère finirait par avoir eu l’occasion de s’échapper du puits, lequel s’effacerait, et on convergerait vers une distribution uniforme de matière. Puisque la densité de matière ne peut être qu’homogène, il ose alors proposer une correction en λΦ à l’équation de Poisson newtonienne permettant de calculer un potentiel newtonien fini et constant pour cet univers :
Ceci a pour but de mieux faire admettre que cette nouvelle constant λ serait tout autant légitime à rajouter en Relativité Générale dans sa quête d’une solution d’univers statique et sphérique :
Le tenseur énergie-impulsion inclut la matière non-relativiste et relativiste. La matière relativiste est généralement nommée rayonnement car aujourd’hui le rayonnement de photons du CMB est largement dominant dans cette composante.
Cette dernière relation traduit bien le fait que si une boîte de côté a contenant une certaine quantité de matière voit la longueur de ses côtés doubler, alors la densité de matière est bien divisée par 23.
En effet, pour un gaz de photons, l’équation (4) est de trace nulle puisque ∥pnμ∥2=0 pour une particule de masse nulle. Or la trace du tenseur énergie-impulsion d’un fluide parfait vaut ϵ+3P donc Pr=ϵ/3.
Le raisonnement avec une boîte cubique de côté a s’applique aussi ici, mais si toutes les longueurs doublent, alors la longueur d’onde du rayonnement aussi donc son énergie est divisée par 2. On retrouve bien une diminution de la densité d’énergie de rayonnement en 24.
Hypothèse de non interaction
Nous avons utilisé l’équation (42) pour en déduire que la matière non relativiste possède une densité qui évolue en a−3 alors que la matière relativiste évolue en a−4. Le lecteur attentif aura peut-être remarqué que la densité et la pression de l’équation (42) sont pourtant la somme des densités et pressions relativistes et non relativistes. Est-ce que dans un Univers possédant ces deux composantes les équations (64) et (72) sont-elles encore valables ?
L’équation (42) peut se déduire d’un raisonnement thermodynamique qui peut nous être utile ici. L’expansion de l’Univers étant adiabatique, la variation d’entropie liée à l’expansion est nulle donc dS=0. Le premier principe de la thermodynamique sur un volume V d’Univers donne :
Si les deux composantes n’interagissent pas entre elles, alors cette dernière équation peut se scinder en ses deux composantes, comme deux systèmes thermodynamiques indépendants :
Dans les équations de Friedmann (41), il est possible d’interpréter la constante cosmologique Λ et la courbure k en terme de densités d’énergie au même titre que la densité d’énergie ρ du tenseur énergie-impulsion.
La densité d’énergie associée à la constante cosmologique est parfois appelée densité d’énergie noire, en raison des étranges propriétés associées à cette dernière :
On voit que la densité d’énergie associée à la constante cosmologique étant constante dans le temps, cette dernière possède un comportement bien singulier : quelque soit la taille de l’Univers, il y a toujours autant d’énergie par unité de volume. Elle n’est donc pas diluée comme toute énergie ordinaire lorsque celui-ci est en expansion. De plus, grâce à la seconde équation de Friedmann, on voit que la pression associée à la constante cosmologique serait :
soit une pression négative ! Dans la physique ordinaire, un des rares phénomènes où interviennent des pressions négatives est la cavitation (Pressure#Negative pressures). En posant ϵtot=ϵ+ϵΛ (et Ptot=P+PΛ) puis en combinant les deux équations de Friedmann (41) de façon à éliminer le terme de courbure, on obtient :
On constate que l’expansion de l’Univers s’accélère (a¨>0) si Ptot<−ϵtot/3. L’Univers étant constitué essentiellement de matière non relativiste et de rayonnement, la condition précédente devient équivalente à :
En conclusion, si la constante cosmologique domine le contenu en énergie de l’Univers, alors elle engendre une telle pression négative que ce dernier entre en expansion accélérée.
On peut définir une densité critique, qui correspondrait à la densité que l’on doit avoir dans un univers homogène et isotrope en expansion de courbure spatiale nulle et contenant seulement de la matière non relativiste (cf équation (41)) :
Ce modèle d’Univers liant la prédiction de son expansion Hˉ(z) à son contenu composé d’une constante cosmologique, de matière et de radiation, est appelé modèle ΛCDM (Λ pour la constante cosmologique et CDM pour Cold Dark Matter) dans le cas k=0 (Univers plat). C’est le modèle standard de la cosmologie.
Quelle est la véritable nature de l’énergie noire ? Est-ce la manifestation de l’énergie du vide ? Une seconde constante fondamentale de la gravitation ? Ou bien une nouvelle cinquième force ? La manifestation de dimensions spatiales supplémentaires ? Ces questions sur la nature de l’énergie noire n’ont pour le moment pas de réponses, mais depuis la découverte de l’expansion accélérée en 1998 Riess et al., 1998Perlmutter et al., 1999 de nouveaux relevés cosmologiques sont en cours pour mesurer précisément l’équation d’état de l’énergie noire wDE : tant qu’on mesure wDE=wΛ=−1 alors l’accélération de l’expansion peut s’expliquer avec un unique paramètre qui est la valeur de Λ. Si les mesures s’écartent significativement de -1, alors des modèles plus complexes seront à tester.
C’est pourquoi aujourd’hui, en plus du modèle standard ΛCDM, les cosmologistes testent des modèles empiriques qui cherchent des écarts au modèle standard :
Flat wCDM : modèle d’Univers plat avec comme paramètres libres Ωm0, Ωr0 et wDE;
wCDM : modèle de courbure quelconque avec comme paramètres libres Ωm0, Ωr0, ΩΛ0 et wDE;
w0waCDM : modèle où le paramètre d’équation d’état de l’énergie noire est donnée par deux paramètres libres :
L’enjeu majeur pour les relevés cosmologiques actuels et futurs est de mesurer wa, afin de mesurer les variations de l’accélération de l’expansion de l’Univers.
La cosmologie est une science observationnelles. Il faut inférer les propriétés de l’Univers sans pouvoir se déplacer ou refaire l’expérience du Big Bang, mais à partir de nos observations seulement. Les paramètres cosmologiques sont liés au taux d’expansion de l’Univers H(z). Donc pour pouvoir les estimer nous devons être capable de mesurer H(z). Ce taux d’expansion est présent dans les distances propres et comobiles définies Sec. {number}, mais celles-ci ne sont pas mesurables.
Avec les paramètres c et H0, il est possible de construire une quantité homogène à une longueur. Cette distance typique en cosmologie est appelée distance de Hubble et vaut :
Dans un espace statique et plat, le flux lumineux apparent Φ0 d’une source au repos à distance DL serait LE/4πDL2. On propose donc de définir la distance de luminosité d’une source DL(z) en cosmologie par :
Figure 2:Notations pour le calcul de la distance de luminosité.
Considérons une source située en σE, émettant δNE photons de fréquence moyenne νE à l’instant tE pendant un temps δtE (se reporter à la Figure 2). Sa luminosité est :
Le facteur d’échelle aujourd’hui a0 n’est pas accessible via les équations de Friedmann qui ne donnent que le taux d’expansion. En revanche, il s’exprime en fonction des paramètres cosmologiques et H0 :
Ωk0=−H02a02kc2⇒a0=⎩⎨⎧H0−Ωk0c if k=+1indeˊtermineˊ mais usuellement valant 1 if k=0H0Ωk0c if k=−1
On a donc obtenu un lien entre une mesure de distance obtenue par la mesure du flux Φ0 d’un astre, et un modèle cosmologique fonction de paramètres à déterminer. La mesure des flux d’objets de luminosité intrinsèque LE connue permet donc d’estimer les paramètres cosmologiques.
Figure 2:Distance angulaire d’un objet de taille physique transverse l.
Dernière distance importante en cosmologie, la distance angulaire d’un objet DA(z). Dans un espace statique et plat, l’angle apparent δ d’un objet de taille physique l au repos à distance DA serait l/DA. On propose donc de définir la distance angulaire DA(z) en cosmologie par :
Comment cette distance se modélise dans la métrique FLRW? Soit un objet de taille transverse physique l situé en σ=σE,t=tE et observé aujourd’hui en σ=0,t=t0.
Dans l’espace physique, l’angle δ est le même que dans l’espace comobile (on passe de l’un à l’autre par une homothétie), mais aussi le même à la réception et à l’émission. L’angle sous lequel est vu l’objet est donc dans tous les cas, et pour toute courbure (voir Figure 9) :
avec lc=l/aE la taille comobile de l’objet à l’émission tE. On propose de définir la distance angulaire comobile ou distance transverse comobile simplement par :
dA(z)=δlc=σE=⎩⎨⎧sinχ(z)χ(z)sinhχ(z) si k=+1 si k=0 si k=−1.
On en déduit aussi l’expression de la distance angulaire dans un univers courbe et en expansion, fonction des paramètres cosmologiques et du redshift :
D’après l’exercice Exercise 2, on voit que l’usage de σ au lieu de χ est bien adapté aux trois types de courbures d’Univers dans ces définitions des distances.
En électromagnétisme, la quantité de charge passant à travers une surface dS pendant une durée dt est dq=en(vdt)⋅dS avec n la densité de particules: on définit alors le courant volumique de charge par j=env. La définition du courant volumique pour la quadri-impulsion (au lieu de la charge électrique) est identique.
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