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Dans le chapitre précédent, par de simples considérations géométriques, nous sommes parvenus à écrire la forme de la métrique solution de l’équation d’Einstein pour un Univers homogène et isotrope. D’un tenseur inconnu à 10 composantes (car la métrique est un tenseur symétrique), par des arguments de symétrie nous avons abouti à la métrique FLRW qui ne contient qu’une seule fonction inconnue du temps a(t)a(t). Pour maintenant décrire la dynamique de l’Univers, et non plus sa géométrie, il faut résoudre l’équation d’Einstein afin de comprendre comment le contenu en matière et en énergie agit sur l’expansion de l’Univers via le facteur d’échelle a(t)a(t).

1Le tenseur énergie-impulsion

Définition en Relativité Restreinte

Pour un ensemble de NN particules, en interaction ou non entre elles ou avec l’extérieur, la densité de quadri-impulsion pμp^\mu de cet ensemble est définie par Weinberg, 1972[p. 43]:

npnμc δ(3)(xxn(t))=Tμ0(t,x)\sum_n p_n^{\mu}c\ \delta^{(3)}(\vec x - \vec x_n(t)) = T^{\mu 0}(t, \vec x)

xn(t)\vec x_n(t) et pnμ(t)=(En/c,pn)p_n^{\mu}(t)=(E_n/c, \vec p_n) sont les positions et quadri-impulsions de la particule nn à l’instant tt. La densité de courant d’impulsion[1] à travers une surface de normale ei\vec e_i est quant à lui :

npnμdxni(t)dtδ(3)(xxn(t))=Tμi(t,x)\sum_n p_n^{\mu} \frac{\dd x_n^i(t)}{\dd t} \delta^{(3)}(\vec x - \vec x_n(t)) = T^{\mu i}(t, \vec x)

Ces deux définitions peuvent être combinées pour obtenir un tenseur à deux indices :

Tμν(t,x)=npnμdxnν(t)dtδ(3)(xxn(t))T^{\mu \nu}(t, \vec x) = \sum_n p_n^{\mu} \frac{\dd x_n^\nu(t)}{\dd t} \delta^{(3)}(\vec x - \vec x_n(t))

avec xn0(t)=ctx_n^0(t)=ct. Dans le référentiel où cet ensemble de particules est au repos, l’énergie d’une particule massive est En=γnm2c2E_n= \gamma_n m^2 c^2 (avec γn\gamma_n son facteur de Lorentz) et son impulsion est pnc=γnmvnc\vec p_n c = \gamma_n m \vec v_n c: on démontre alors que pnμc=En(dxnμ/cdt)p_n^\mu c = E_n (\dd x_n^\mu /c \dd t)[2]. D’où l’écriture du tenseur énergie-impulsion en tant que tenseur symétrique en relativité restreinte :

Tμν(t,x)=c2npnμpnνEnδ(3)(xxn(t))T^{\mu \nu}(t, \vec x) = c^2 \sum_n \frac{p_n^{\mu} p_n^{\nu}}{E_n} \delta^{(3)}(\vec x - \vec x_n(t))
Le tenseur énergie-impulsion représente les densités de courants de quadri-impulsions p^\mu et la densité d’énergie \epsilon dans un volume local d’espace-temps. Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0.

Le tenseur énergie-impulsion représente les densités de courants de quadri-impulsions pμp^\mu et la densité d’énergie ϵ\epsilon dans un volume local d’espace-temps. Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T      ;μμν=0T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0.

Le tenseur énergie-impulsion TμνT^{\mu\nu} de l’équation d’Einstein décrit la densité d’énergie et les flux volumiques de quantité de mouvements en mécanique relativiste. C’est un tenseur d’ordre 2, construit à partir du vecteur 4-impulsion, qui prend la forme suivante :

Tμν=(T00=energy densityT01=energy/c flux through x1T02=energy/c flux through x2T03=energy/c flux through x3T10=c×density of p1T11=flux of p1 through x1T12=flux of p1 through x2T13=flux of p1 through x3T20=c×density of p2T21=flux of p2 through x1T22=flux of p2 through x2T31=flux of p2 through x3T30=c×density of p3T31=flux of p3 through x1T32=flux of p3 through x2T33=flux of p3 through x3)T^{\mu\nu}=\begin{pmatrix} T^{00}= \text{energy density}\,\,\,\, & T^{01}=\text{energy/c flux through }x_1\,\,\,\,\, & T^{02}=\text{energy/c flux through }x_2\,\,\,\,\, & T^{03}=\text{energy/c flux through }x_3 \\ T^{10}=c\times \text{density of }p_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{11}= \text{flux of }p_1\text{ through }x_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{12}= \text{flux of }p_1\text{ through }x_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{13}= \text{flux of }p_1\text{ through }x_3 \\ T^{20}=c\times\text{density of }p_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{21}= \text{flux of }p_2\text{ through }x_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{22}= \text{flux of }p_2\text{ through }x_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{31}= \text{flux of }p_2\text{ through }x_3 \\ T^{30}= c\times\text{density of }p_3\,\,\,\,\,\,\, & T^{31}= \text{flux of }p_3\text{ through }x_1\,\,\,\,\,\,\, & T^{32}= \text{flux of }p_3\text{ through }x_2\,\,\,\,\,\,\, & T^{33}= \text{flux of }p_3\text{ through }x_3 \end{pmatrix}

Quelques remarques sur les composantes de ce tenseur :

Hydrodynamique en relativité

Plaçons nous dans le référentiel où l’ensemble de particules est en moyenne au repos, et considérons-le comme un fluide. C’est-à-dire qu’on l’étudie à des échelles bien supérieures au libre parcours moyen des particules. Supposons maintenant que ce fluide est parfait (perfect fluid) : il ne possède aucune viscosité et aucune conductivité thermique Weinberg, 1972[p. 48]. Étant donné la définition d’un tenseur énergie-impulsion, dans le référentiel R\mathcal{R}' où le fluide parfait est au repos on peut écrire que le tenseur doit prendre la forme :

TPFμν=(ϵ0000P0000P0000P)T'^{\mu\nu}_{\rm PF} = \begin{pmatrix} \epsilon & 0 & 0 & 0 \\ 0 & P & 0 & 0 \\ 0 & 0 & P & 0 \\ 0 & 0 & 0 & P \\ \end{pmatrix}

En effet, si sa viscosité est nulle alors il ne peut y avoir de transfert d’impulsion latéralement à la direction des impulsions (car un écoulement visqueux se caractérise par de la diffusion de quantité de mouvement), donc Tij=0T^{ij} = 0 si iji\neq j. De même, si le fluide n’a aucune conductivité thermique alors il n’y a pas de flux d’énergie donc T0i=Ti0=0T'^{0i}=T'^{i0}=0. Sur la diagonale de la partie spatiale du tenseur, on retrouve la pression cinétique (un flux de quantité de mouvement à travers une surface dans le sens de l’impulsion). Les trois termes sont égaux pour un fluide parfait car une anisotropie des pressions supposent des transferts de quantité de mouvements donc de la viscosité (dite de volume Volume viscosity). L’hypothèse de fluide parfait simplifie donc fortement la structure du tenseur énergie-impulsion.

Ensuite, dans un référentiel inertiel quelconque, par exemple un laboratoire où l’on observe ce fluide parfait s’écoulant localement à vitesse v\vec v, son tenseur énergie-impulsion se réécrit :

Tμν=Λ  αμΛ  βνTαβT^{\mu\nu} = \Lambda^{\mu}_{\;\alpha} \Lambda^{\nu}_{\;\beta} T'^{\alpha\beta}

avec Λ  αμ\Lambda^\mu_{\;\alpha} la transformation de Lorentz définie par l’équation (10). Plus explicitement :

TPFij=Pδij+(P+ϵ)vivjc2v2,TPFi0=(P+ϵ)cvic2v2,TPF00=ϵc2+Pv2c2v2T^{ij}_{\rm PF} = P \delta^{ij} + (P + \epsilon) \frac{v^i v^j}{c^2- v^2}, \quad T^{i0}_{\rm PF} = (P + \epsilon) \frac{c v ^i}{c^2 - v^2}, \quad T^{00}_{\rm PF} = \frac{\epsilon c^2 + P v^2}{c^2 - v^2}

Définissons la quadri-vitesse adimensionée ainsi :

U= dxcdτ=v/c1(v/c)2,U0=cdtcdτ=11(v/c)2,UμUμ=1\vec U =\frac{\ \dd \vec x }{c\dd \tau} = \frac{\vec v/c }{ \sqrt{1-(v/c)^2}}, \quad U^0 = \frac{c\dd t }{c\dd \tau} = \frac{1}{ \sqrt{1-(v/c)^2}}, \quad U_ \mu U ^\mu = -1

alors le tenseur s’écrit :

TPFμν=(ϵ+P)UμUν+PημνT^{\mu\nu}_{\rm PF} = (\epsilon + P) U^\mu U^\nu + P \eta^{\mu\nu}

Si le fluide est au repos, Uμ=(1,0,0,0)U^\mu=(1,0,0,0) et on retrouve :

TPFμν=(ϵ0000Pη110000Pη220000Pη33)T'^{\mu\nu}_{\rm PF} = \begin{pmatrix} \epsilon & 0 & 0 & 0 \\ 0 & P\eta^{11} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & P\eta^{22} & 0 \\ 0 & 0 & 0 & P\eta^{33} \\ \end{pmatrix}

On voit que TPFμνT^{\mu\nu}_{\rm PF} est bien un tenseur car il se transforme comme un tenseur par un changement de coordonnées. Toute équation physique qui s’exprime sous la forme de tenseurs en Relativité Restreinte prend exactement la même forme dans un référentiel local d’un espace-temps courbe. Par conséquent, le tenseur énergie-impulsion peut s’écrire dans n’importe quelle métrique et se définit ainsi en Relativité Générale :

TPFμν=(ρc2+P)UμUν+Pgμν\boxed{ T^{\mu\nu}_{\rm PF} = (\rho c^2 + P) U^\mu U^\nu + P g^{\mu\nu} }

Si le système physique étudié dans ce volume local n’est soumis à aucune force qui travaille hormis la gravitation, alors on a l’équation de conservation T      ;μμν=0T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0, C’est un jeu de quatre équations qui représentent l’équation de conservation locale de l’énergie et de l’impulsion.

Tenseur énergie-impulsion cosmologique

Après ce préambule sur la définition du tenseur énergie-impulsion et son expression pour un fluide parfait, recherchons quelle est la forme de ce tenseur pour l’Univers aux grandes échelles, en appliquant le principe cosmologique. Si l’Univers est homogène et isotrope, alors les termes non diagonaux sont nuls car sinon ils sont à l’origine d’anisotropies. Sur la diagonale, les termes spatiaux doivent être égaux pour respecter l’isotropie de l’Univers (même pression cinétique dans toutes les directions). De plus l’homogénéité impose que le tenseur ne dépent pas de la position x\vec x mais seulement du temps. Par conséquent, le tenseur énergie-impulsion cosmologique s’écrit :

TCOSMOμν=(ϵ(t)0000P(t)g110000P(t)g220000P(t)g33)=TPFμνT^{\mu\nu}_{\rm COSMO} = \begin{pmatrix} \epsilon(t) & 0 & 0 & 0 \\ 0 & P(t)g^{11} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & P(t)g^{22} & 0 \\ 0 & 0 & 0 & P(t)g^{33} \\ \end{pmatrix} = T'^{\mu\nu}_{\rm PF}

Avec ces hypothèses, on en déduit que le tenseur énergie-impulsion cosmologique est le même que celui d’un fluide parfait homogène dans son référentiel au repos. Le comportement de la matière dans un Univers homogène et isotrope peut donc se décrire comme celle d’un fluide parfait, c’est-à-dire qu’on ne s’attend à observer aucun phénomène de viscosité ou de flux d’énergie. Cela implique que les transformations de la matière lors de l’évolution cosmologique de l’Univers sont adiabatiques. Le fluide étant au repos, on peut considérer que la quadri-vitesse de la matière aux échelles cosmologiques dans le référentiel d’observateurs comobiles s’écrit U0=1, Ui=0U^0=1,\ U^i = 0 et on obtient :

TCOSMOμν=(ϵ+P)UμUν+Pgμν,Uμ=(1,0,0,0)\boxed{ T^{\mu\nu}_{\rm COSMO} = (\epsilon + P) U^\mu U^\nu + P g^{\mu\nu},\quad U^\mu=(1, 0,0,0) }

En utilisant la métrique FLRW, solution d’un univers homogène et isotrope également, pour un univers plat avec une paramétrisation cartésienne, le tenseur énergie-impulsion prend la forme simple :

Tμν=(ϵ0000P/a2(t)0000P/a2(t)0000P/a2(t)).T^{\mu\nu} = \begin{pmatrix} \epsilon & 0 & 0 & 0 \\ 0 & P/a^2(t) & 0 & 0 \\ 0 & 0 & P/a^2(t) & 0 \\ 0 & 0 & 0 & P/a^2(t) \\ \end{pmatrix}.

2Les équations de Friedmann

Résoudre l’équation d’Einstein (45) consiste à en trouver une métrique solution, compte tenu de la répartition en matière et énergie codée dans TμνT^{\mu\nu}. Supposer les principes d’homogénéité et d’isotropie pour ce tenseur, impose que la métrique est la métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker (FLRW), utilisant le jeu de coordonnées comobiles sphériques usuel (ct,σ,θ,ϕ)(ct, \sigma, \theta, \phi):

gμν=(10000a2(t)1kσ20000a2(t)σ20000a2(t)σ2sin2θ),\begin{aligned} \displaystyle g_{\mu\nu} = \begin{pmatrix} -1 & 0 & 0 & 0 \\ 0 & \dfrac{a^2(t)}{1-k\sigma^2} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & a^2(t)\sigma^2 & 0 \\ 0 & 0 & 0 & a^2(t) \sigma^2 \sin^2 \theta \\ \end{pmatrix},\end{aligned}

a(t)a(t) est une fonction inconnue. Le paramètre d’échelle a(t)a(t) peut être obtenu en résolvant l’équation d’Einstein connaissant le contenu du tenseur énergie-impulsion de l’Univers TμνT^{\mu\nu} et la valeur de kk. Pour la métrique FLRW, son inverse est simplement:

gμν=(100001kσ2a2(t)00001a2(t)σ200001a2(t)σ2sin2θ).g^{\mu\nu} = \begin{pmatrix} -1 & 0 & 0 & 0 \\ 0 & \dfrac{1-k\sigma^2}{a^2(t)} & 0 & 0 \\ 0 & 0 & \dfrac{1}{a^2(t)\sigma^2} & 0 \\ 0 & 0 & 0 & \dfrac{1}{a^2(t) \sigma^2 \sin^2 \theta} \\ \end{pmatrix}.

En utilisant la métrique FLRW (36), calculons pour l’exemple la connexion affine suivante à partir de l’équation (23):

Γ 011=12g1μ(0g1μ+1g0μμg01)=12g11(g11ct+σg010) car μ1,g1μ=0=121kσ2a2(2a˙ac(1kσ2)+0)=a˙ca=Hc.\begin{aligned} \Gamma^1_{\ 01} & = \frac{1}{2} g^{1 \mu} \left( \partial_0 g_{1\mu} + \partial_1 g_{0 \mu} - \partial_\mu g_{01} \right) \\ & = \frac{1}{2} g^{1 1} \left(\frac{\partial g_{11}}{c\partial t} + \partial_\sigma g_{01} - 0 \right) \text{ car } \forall \mu \neq 1, g^{1\mu}=0\\ & = \frac{1}{2} \frac{1-k\sigma^2}{a^2} \left( \frac{2 \dot{a} a}{c(1-k\sigma^2)} + 0 \right) \\ & = \frac{\dot a}{ca} = \frac{H}{c}. \end{aligned}

De la même manière, on obtient les autres connexions affines, puis les tenseurs de Riemann et Ricci. Au final, le tenseur d’Einstein est diagonal et vaut:

G00=3(a˙2c2a2+ka2),Gij=2a¨a+a˙2+c2kc2a2gij pour i=j0.\begin{aligned} G_{00} & = - 3 \left( \frac{\dot{a}^2}{c^2 a^2}+ \frac{k}{a^2} \right), \\ G_{ij} & = \frac{2\ddot{a}a + \dot{a}^2 + c^2 k}{c^2 a^2}g_{ij} \text{ pour } i=j\neq 0. \end{aligned}

A partir de l’équation d’Einstein (45) et du tenseur énergie-impulsion (16), on obtient pour la coordonnée 00 et pour les coordonnées spatiales ijij:

GμνΛgμν=8πGTμν/c4{00: 3(a˙2a2+c2ka2)=8πGρ+c2Λij2a¨a+a˙2+c2ka2=8πGc2P+c2Λ\begin{aligned} G_{\mu\nu}-\Lambda g_{\mu\nu} & = -8\pi \GN T_{\mu\nu}/c^4 \\ \Leftrightarrow & \left\lbrace \begin{array}{rl} \text{00: } & \displaystyle{3 \left( \frac{\dot{a}^2}{a^2}+ \frac{c^2 k}{a^2} \right) = 8\pi \GN \rho + c^2 \Lambda} \\ ij\text{: } & \displaystyle{\frac{2\ddot{a}a + \dot{a}^2 + c^2 k}{a^2} = - \frac{8\pi \GN}{c^2 } P + c^2 \Lambda } \end{array} \right.\end{aligned}

Ce sont les deux équations de Friedmann. Les voici maintenant exprimées en fonction du paramètre de Hubble H=a˙/aH=\dot{a}/a :

{00: H2=8πGρ3+c2Λ3c2ka2ij2H˙+3H2=8πGc2P+c2Λc2ka2\left\lbrace \begin{array}{rl} \text{00: } & \displaystyle{H^2 = \frac{8\pi \GN \rho}{3} + \frac{c^2 \Lambda}{3} - \frac{c^2 k}{a^2}}\\ ij\text{: } & \displaystyle{2\dot{H} + 3H^2 = - \frac{8\pi \GN}{c^2 } P + c^2 \Lambda - \frac{c^2 k}{a^2}} \end{array} \right.

La première équation de Friedmann relie explicitement l’évolution du facteur d’échelle a(t)a(t) au contenu énergétique de l’Univers. De plus, en soustrayant ces deux équations et en combinant le résultat avec la dérivée temporelle de la première, on peut obtenir l’équation de conservation de l’énergie que l’on obtiendrait aussi directement en calculant T      ;μμν=0T^{\mu\nu}_{\;\;\;;\mu}=0 dans la métrique FLRW :

ϵ˙=3H(ϵ+P)\boxed{\dot{\epsilon} = -3 H( \epsilon + P )}
Solution to Exercise 2
dU=TdSPdV\dd U = T \dd S - P \dd V
U=a3ϵ,V=a3U = a^3 \epsilon, \quad V = a^3
d(a3ϵ)=Pd(a3)+TdS3a˙a2ϵ+a3ϵ˙=3Pa˙a2+TdSdtϵ˙=3a˙a(P+ϵ)+TdSdt\dd(a^3 \epsilon) = - P \dd (a^3) + T \dd S \Rightarrow 3 \dot{a} a^2 \epsilon + a^3 \dot{\epsilon} = - 3 P \dot{a} a^2 + T \frac{\dd S}{\dd t}\Rightarrow \dot{\epsilon} = -3\frac{\dot{a}}{a}(P+\epsilon) +T \frac{\dd S}{\dd t}

Donc

dSdt=0\frac{\dd S}{\dd t} = 0

et l’expansion est isentropique. C’est attendu étant donné que pour un Univers homogène et isotrope le tenseur énergie-impulsion est celui d’un fluide parfait donc sans viscosité ni transfert de chaleur. L’évolution est donc adiabatique (δQ=0\delta Q=0).

3Inventaire cosmologique

Le tenseur énergie-impulsion inclut la matière non-relativiste et relativiste. La matière relativiste est généralement nommée rayonnement car aujourd’hui le rayonnement de photons du CMB est largement dominant dans cette composante.

Matière

La matière non relativiste n’exerce pas de pression donc

Pm=0,P_m=0,

puis :

ρ˙m=3Hρmρm=ρm0(a0a)3.\dot{\rho}_m = -3 H\rho_m \Rightarrow \rho_m = \rho_m^0 \left(\frac{a_0}{a}\right)^{3}.

Cette dernière relation traduit bien le fait que si une boîte de côté aa contenant une certaine quantité de matière voit la longueur de ses côtés doubler, alors la densité de matière est bien divisée par 23.

Photons et neutrinos

Pour la matière relativiste (photons, neutrinos),

Pr=13ϵr,P_r = \frac{1}{3} \epsilon_r,

donc :

ϵ˙r=4Hϵrϵr=ϵr0(a0a)4.\dot{\epsilon}_r = -4 H\epsilon_r \Rightarrow \epsilon_r = \epsilon_r^0 \left(\frac{a_0}{a}\right)^{4}.

En effet, pour un gaz de photons, l’équation (4) est de trace nulle puisque pnμ2=0\Vert p_n^\mu\Vert^2 = 0 pour une particule de masse nulle. Or la trace du tenseur énergie-impulsion d’un fluide parfait vaut ϵ+3P\epsilon + 3P donc Pr=ϵ/3P_r = \epsilon/3. Le raisonnement avec une boîte cubique de côté aa s’applique aussi ici, mais si toutes les longueurs doublent, alors la longueur d’onde du rayonnement aussi donc son énergie est divisée par 2. On retrouve bien une diminution de la densité d’énergie de rayonnement en 24.

Constante cosmologique

Dans les équations de Friedmann (41), il est possible d’interpréter la constante cosmologique Λ\Lambda et la courbure kk en terme de densités d’énergie au même titre que la densité d’énergie ρ\rho du tenseur énergie-impulsion.

La densité d’énergie associée à la constante cosmologique est parfois appelée densité d’énergie noire, en raison des étranges propriétés associées à cette dernière :

ϵΛ(t)=ρΛc2=c4Λ8πG= constante .\epsilon_\Lambda(t) = \rho_\Lambda c^2 = \frac{c^4 \Lambda}{8\pi \GN} = \text{ constante }.

On voit que la densité d’énergie associée à la constante cosmologique étant constante dans le temps, cette dernière possède un comportement bien singulier : quelque soit la taille de l’Univers, il y a toujours autant d’énergie par unité de volume. Elle n’est donc pas diluée comme toute énergie ordinaire lorsque celui-ci est en expansion. De plus, grâce à la seconde équation de Friedmann, on voit que la pression associée à la constante cosmologique serait :

PΛ=ϵΛ,P_\Lambda = - \epsilon_\Lambda,

soit une pression négative ! Dans la physique ordinaire, un des rares phénomènes où interviennent des pressions négatives est la cavitation (Pressure#Negative pressures). En posant ϵtot=ϵ+ϵΛ\epsilon_{\mathrm{tot}}=\epsilon + \epsilon_\Lambda (et Ptot=P+PΛP_{\mathrm{tot}}=P + P_\Lambda) puis en combinant les deux équations de Friedmann (41) de façon à éliminer le terme de courbure, on obtient :

2H˙+2H2=2a¨a=8πG3c2(ϵtot+3Ptot).2\dot{H} + 2H^2 = \frac{2\ddot{a}}{a} = -\frac{8\pi \GN}{3 c^2}\left( \epsilon _{\mathrm{tot}} + 3P_{\mathrm{tot}}\right).

On constate que l’expansion de l’Univers s’accélère (a¨>0\ddot{a}>0) si Ptot<ϵtot/3P_{\mathrm{tot}}<-\epsilon_{\mathrm{tot}}/3. L’Univers étant constitué essentiellement de matière non relativiste et de rayonnement, la condition précédente devient équivalente à :

a¨>0ϵΛ>ϵr+ϵm/2\ddot{a} > 0 \Leftrightarrow \epsilon_\Lambda > \epsilon_r + \epsilon_m/2

En conclusion, si la constante cosmologique domine le contenu en énergie de l’Univers, alors elle engendre une telle pression négative que ce dernier entre en expansion accélérée.

Courbure

La densité d’énergie associée à l’énergie de courbure s’identifie à :

ϵk(t)=ρk(t)c2=3c4k8πGa2(t).\epsilon_k(t) =\rho_k(t) c^2 = - \frac{3 c^4 k }{8\pi \GN a^2(t)}.

De même, son effet en terme de pression est :

Pk=c4k8πGa2(t).P_k = \frac{c^4 k}{8\pi \GN a^2(t)}.

4Les paramètres cosmologiques

Paramètres d’équation d’état

L’équation d’état ww associée à une composante de l’Univers est définie par le rapport de sa pression et de sa densité d’énergie :

w=P/ϵ\boxed{w=P/\epsilon}

Paramètres de densité d’énergie

On peut définir une densité critique, qui correspondrait à la densité que l’on doit avoir dans un univers homogène et isotrope en expansion de courbure spatiale nulle et contenant seulement de la matière non relativiste (cf équation (41)) :

ρc(t)=3H2(t)8πG.\rho_c(t) = \frac{3H^2(t)}{8\pi \GN}.

Il est commode de définir aussi sa valeur actuelle :

ρc0=3H028πG=1.1×1029(H075 km/s/Mpc)2 g/cm36 protons/m3.\rho_{c}^0 = \frac{3H^2_0}{8\pi \GN} = 1.1 \times 10^{-29} \left( \frac{H_0}{75\text{ km/s/Mpc}}\right)^2\text{ g/cm}^3 \approx 6 \text{ protons/m}^3.

H0H_0 est la constante de Hubble.

On définit les paramètres de densité (sans dimension) en normalisant les densités d’énergie par la densité critique, soit :

Ωm(t)=ρm(t)ρc(t),ΩΛ(t)=c2Λ3H2(t),Ωk(t)=c2ka2(t)H2(t)\Omega_m(t) = \frac{\rho_m(t)}{\rho_c(t)},\quad \Omega_\Lambda(t) = \frac{c^2 \Lambda}{3H^2(t)}, \quad \Omega_k(t) = -\frac{c^2 k}{a^2(t)H^2(t)}

Ωm0=ρm0ρc0,ΩΛ0=c2Λ3H02,Ωk0=c2ka02H02.\Omega_m^0 = \frac{\rho_m^0}{\rho_c^0},\quad \Omega_\Lambda^0 = \frac{c^2 \Lambda}{3H^2_0}, \quad \Omega_k^0 = -\frac{c^2 k}{a_0^2 H^2_0}.

La première équation de Friedmann s’écrit alors simplement :

1=Ωm(t)+Ωr(t)+ΩΛ(t)+Ωk(t)1 = \Omega_m(t) + \Omega_r(t) + \Omega_\Lambda(t) + \Omega_k(t)
Hˉ2(t)H2(t)H02=Ωm0(a0a(t))3+Ωr0(a0a(t))4+ΩΛ0+Ωk0(a0a(t))2.\bar H^2 (t) \equiv \frac{H^2(t)}{H_0^2} = \Omega_m^0 \left(\frac{a_0}{a(t)}\right)^{3} + \Omega_r^0 \left(\frac{a_0}{a(t)}\right)^{4} + \Omega_\Lambda^0 + \Omega_k^0 \left(\frac{a_0}{a(t)}\right)^{2}.

Ce modèle d’Univers liant la prédiction de son expansion Hˉ(z)\bar H(z) à son contenu composé d’une constante cosmologique, de matière et de radiation, est appelé modèle Λ\LambdaCDM (Λ\Lambda pour la constante cosmologique et CDM pour Cold Dark Matter) dans le cas k=0k=0 (Univers plat). C’est le modèle standard de la cosmologie.

Modélisations de l’énergie noire

Quelle est la véritable nature de l’énergie noire ? Est-ce la manifestation de l’énergie du vide ? Une seconde constante fondamentale de la gravitation ? Ou bien une nouvelle cinquième force ? La manifestation de dimensions spatiales supplémentaires ? Ces questions sur la nature de l’énergie noire n’ont pour le moment pas de réponses, mais depuis la découverte de l’expansion accélérée en 1998 Riess et al., 1998Perlmutter et al., 1999 de nouveaux relevés cosmologiques sont en cours pour mesurer précisément l’équation d’état de l’énergie noire wDEw_{DE} : tant qu’on mesure wDE=wΛ=1w_{DE} = w_\Lambda=-1 alors l’accélération de l’expansion peut s’expliquer avec un unique paramètre qui est la valeur de Λ\Lambda. Si les mesures s’écartent significativement de -1, alors des modèles plus complexes seront à tester.

C’est pourquoi aujourd’hui, en plus du modèle standard Λ\LambdaCDM, les cosmologistes testent des modèles empiriques qui cherchent des écarts au modèle standard :

L’enjeu majeur pour les relevés cosmologiques actuels et futurs est de mesurer waw_a, afin de mesurer les variations de l’accélération de l’expansion de l’Univers.

5Distances cosmologiques

La cosmologie est une science observationnelles. Il faut inférer les propriétés de l’Univers sans pouvoir se déplacer ou refaire l’expérience du Big Bang, mais à partir de nos observations seulement. Les paramètres cosmologiques sont liés au taux d’expansion de l’Univers H(z)H(z). Donc pour pouvoir les estimer nous devons être capable de mesurer H(z)H(z). Ce taux d’expansion est présent dans les distances propres et comobiles définies Sec. {number}, mais celles-ci ne sont pas mesurables.

Distance de Hubble

Avec les paramètres cc et H0H_0, il est possible de construire une quantité homogène à une longueur. Cette distance typique en cosmologie est appelée distance de Hubble et vaut :

DH=cH0=3000Mpc/hD_H = \frac{c}{H_0} = 3000\,\text{Mpc/}h

hh est usuellement défini par :

H0=100hkm/s/MpcH_0 = 100\,h\,\text{km/s/Mpc}

Donc pour h=0.7h=0.7, on trouve DH4.3Gpc14GlyD_H \approx 4.3 \,\text{Gpc} \approx 14 \,\text{Gly}. Cette valeur va apparaître pour toutes les distances (non comobiles) définies ci-après.

Distance de luminosité

Dans un espace statique et plat, le flux lumineux apparent Φ0\Phi_0 d’une source au repos à distance DLD_L serait LE/4πDL2L_E/4\pi D_L^2. On propose donc de définir la distance de luminosité d’une source DL(z)D_L(z) en cosmologie par :

Φ0LE4πDL2(z)\Phi_0 \equiv \frac{L_E}{4 \pi D_L^2(z)}
Notations pour le calcul de la distance de luminosité.

Figure 2:Notations pour le calcul de la distance de luminosité.

Considérons une source située en σE\sigma_E, émettant δNE\delta N_E photons de fréquence moyenne νE\nu_E à l’instant tEt_E pendant un temps δtE\delta t_E (se reporter à la Figure 2). Sa luminosité est :

LE=hνEδNEδtE.L_E = h\nu_E \frac{\delta N_E }{\delta t_E}.

Alors le flux surfacique reçu par un observateur possédant un télescope d’ouverture AA est :

Φ0=hν0δN0Aδt0.\Phi_0 = h \nu_0\frac{\delta N_0 }{A \delta t_0}.

La surface sur laquelle se répartit, à l’instant t0t_0, le flux émis est:

S=02π0πgdθdϕ=02π0πa2(t0)σE2sinθdθdϕ=4πa02σE2.S = \int_0^{2\pi} \int_0^\pi \sqrt{-g} \dd\theta \dd\phi = \int_0^{2\pi} \int_0^\pi a^2(t_0)\sigma_E^2\sin\theta \dd\theta \dd\phi = 4 \pi a^2_0 \sigma^2_E.

avec σ(t0)=σE\sigma(t_0)=\sigma_E. Le nombre de photons émis δNE\delta N_E intercepté par la surface collectrice de taille AA est donc :

δN0=δNEA4πa02σE2.\delta N_0 = \delta N_E \frac{A}{4 \pi a^2_0 \sigma^2_E}.

Or à partir de l’équation (41), on a :

νE=ν0a0/a(tE)=ν0(1+z)\nu_E = \nu_0 a_0/a(t_E) = \nu_0 (1+z)

et aussi :

δtE=δt0/(1+z).\delta t_E = \delta t_0/(1+z).

D’où le flux reçu :

Φ0=hν0δN0Aδt0=hν0δNE4πa02σE2δt0=LE4πa02σE2(1+z)2.\Phi_0 = h \nu_0\frac{\delta N_0 }{A \delta t_0 } = h \nu_0 \frac{\delta N_E}{4 \pi a^2_0 \sigma^2_E \delta t_0 } = \frac{L_E}{4 \pi a^2_0 \sigma^2_E(1+z)^2}.

On en déduit l’expression de la distance de luminosité dans un univers courbe et en expansion, fonction des paramètres cosmologiques et le redshift :

DL(z)=a0σE(1+z)=a0(1+z){sinχ(z) si k=+1χ(z) si k=0sh χ(z) si k=1\Rightarrow D_L(z) = a_0 \sigma_E (1+z) = a_0 (1+z) \left\lbrace \begin{array}{cl} \sin \chi(z) & \text{ si } k=+1 \\ \chi(z) & \text{ si } k=0 \\ \text{sh } \chi(z) & \text{ si } k=-1 \end{array} \right.

Le facteur d’échelle aujourd’hui a0a_0 n’est pas accessible via les équations de Friedmann qui ne donnent que le taux d’expansion. En revanche, il s’exprime en fonction des paramètres cosmologiques et H0H_0 :

Ωk0=kc2H02a02a0={cH0Ωk0 if k=+1indeˊtermineˊ mais usuellement valant 1 if k=0cH0Ωk0 if k=1\Omega_k^0 = - \frac{kc^2}{H_0^2 a_0^2} \Rightarrow a_0 = \left\lbrace\begin{array}{l} \displaystyle{\frac{c}{H_0\sqrt{-\Omega_k^0}}} \text{ if } k=+1 \\ \text{indéterminé mais usuellement valant } 1 \text{ if } k=0 \\ \displaystyle{\frac{c}{H_0\sqrt{\Omega_k^0}}} \text{ if } k=-1 \end{array} \right.

Ainsi :

χ(z)={H0Ωk00zdzH(z) if k=+11a00zcdzH(z) if k=0H0Ωk00zdzH(z) if k=1\displaystyle{\chi(z) = \left\lbrace\begin{array}{cl} \displaystyle{H_0\sqrt{-\Omega_k^0}\int_0^z\frac{dz}{H(z)}} & \text{ if } k=+1 \\ \displaystyle{\frac{1}{a_0}\int_0^z\frac{cdz}{H(z)}} & \text{ if } k=0 \\ \displaystyle{H_0\sqrt{\Omega_k^0}\int_0^z\frac{dz}{H(z)} } & \text{ if } k=-1 \end{array} \right.}
DL(z)=(1+z){cH0Ωk0sin[H0Ωk00zdzH(z)] si k=+10zcdzH(z) si k=0cH0Ωk0sh[H0Ωk00zdzH(z)] si k=1.D_L(z) = (1+z) \left\lbrace \begin{array}{cl} \displaystyle \frac{c}{H_0 \sqrt{-\Omega_k^0}} \sin\left[ H_0 \sqrt{-\Omega_k^0} \int_0^z \frac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=+1 \\ \displaystyle \int_0^z \frac{c\dd z}{H(z)} & \text{ si } k=0 \\ \displaystyle \frac{c}{H_0 \sqrt{\Omega_k^0}} \sh\left[ H_0 \sqrt{\Omega_k^0} \int_0^z \frac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=-1 \\ \end{array} \right. .

On a donc obtenu un lien entre une mesure de distance obtenue par la mesure du flux Φ0\Phi_0 d’un astre, et un modèle cosmologique fonction de paramètres à déterminer. La mesure des flux d’objets de luminosité intrinsèque LEL_E connue permet donc d’estimer les paramètres cosmologiques.

Distances angulaires

Distance angulaire d’un objet de taille physique transverse l.

Figure 2:Distance angulaire d’un objet de taille physique transverse ll.

Dernière distance importante en cosmologie, la distance angulaire d’un objet DA(z)D_A(z). Dans un espace statique et plat, l’angle apparent δ\delta d’un objet de taille physique ll au repos à distance DAD_A serait l/DAl/D_A. On propose donc de définir la distance angulaire DA(z)D_A(z) en cosmologie par :

δ=lDA(z)\delta = \frac{l}{D_A(z)}

Comment cette distance se modélise dans la métrique FLRW? Soit un objet de taille transverse physique ll situé en σ=σE,t=tE\sigma=\sigma_E,t=t_E et observé aujourd’hui en σ=0,t=t0\sigma=0,t=t_0.

Dans l’espace physique, l’angle δ\delta est le même que dans l’espace comobile (on passe de l’un à l’autre par une homothétie), mais aussi le même à la réception et à l’émission. L’angle sous lequel est vu l’objet est donc dans tous les cas, et pour toute courbure (voir Figure 9) :

δ=laEσE=l(a0/aE)a0σE=lcσE\delta = \frac{l}{a_E \sigma_E} = \frac{l (a_0/a_E)}{a_0 \sigma_E} = \frac{l_c}{\sigma_E}

avec lc=l/aEl_c = l / a_E la taille comobile de l’objet à l’émission tEt_E. On propose de définir la distance angulaire comobile ou distance transverse comobile simplement par :

dA(z)=lcδ=σE={sinχ(z) si k=+1χ(z) si k=0sinhχ(z) si k=1.d_A(z) = \frac{l_c}{\delta} = \sigma_E = \left\lbrace\begin{array}{cl} \sin \chi(z) & \text{ si } k=+1 \\ \chi(z) & \text{ si } k=0 \\ \sinh \chi(z) & \text{ si } k=-1 \end{array} \right. .

On en déduit aussi l’expression de la distance angulaire dans un univers courbe et en expansion, fonction des paramètres cosmologiques et du redshift :

DA(z)lδ=a(tE)σE=a0σE1+z=a01+zdA(z)=DL(z)(1+z)2\Rightarrow D_A(z) \equiv\frac{l}{\delta} = a(t_E) \sigma_E=\frac{a_0 \sigma_E}{1+z} = \frac{a_0}{1+z}d_A(z)=\frac{D_L(z)}{(1+z)^2}

DA(z)=a01+z{sinχ(z) si k=+1χ(z) si k=0sinhχ(z) si k=1D_A(z) = \frac{a_0}{1+z} \left\lbrace \begin{array}{cl} \sin \chi(z) & \text{ si } k=+1 \\ \chi(z) & \text{ si } k=0 \\ \sinh \chi(z) & \text{ si } k=-1 \end{array} \right.
DA(z)=11+z{cH0Ωk0sin[H0Ωk00zdzH(z)] si k=+10zcdzH(z) si k=0cH0Ωk0sh[H0Ωk00zdzH(z)] si k=1D_A(z) = \frac{1}{1+z} \left\lbrace \begin{array}{cl} \displaystyle \dfrac{c}{H_0 \sqrt{-\Omega_k^0}} \sin\left[ H_0 \sqrt{-\Omega_k^0} \int_0^z \dfrac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=+1 \\ \displaystyle \int_0^z \dfrac{c \dd z}{H(z)} & \text{ si } k=0 \\ \displaystyle \dfrac{c}{H_0 \sqrt{\Omega_k^0}} \sh\left[ H_0 \sqrt{\Omega_k^0} \int_0^z \dfrac{\dd z}{H(z)} \right] & \text{ si } k=-1 \\ \end{array} \right.

D’après l’exercice Exercise 2, on voit que l’usage de σ\sigma au lieu de χ\chi est bien adapté aux trois types de courbures d’Univers dans ces définitions des distances.

Footnotes
  1. En électromagnétisme, la quantité de charge passant à travers une surface dS\dd \vec S pendant une durée dt\dd t est dq=en(vdt)dS\dd q = e n (\vec v \dd t)\cdot \dd \vec S avec nn la densité de particules: on définit alors le courant volumique de charge par j=env\vec j = e n \vec v. La définition du courant volumique pour la quadri-impulsion (au lieu de la charge électrique) est identique.

  2. Pour une particule sans masse, on a directement En=pncE_n = \vert \vec p_n \vert c.

  3. Le choix des notations pour ces fonctions mathématiques n’a pas été fait par hasard...

References
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